Rencontre sur le P-38 (Apnée dans le Var)

En novembre dernier, j’ai eu la chance d’effectuer une « petite » excursion sur l’épave mythique du P-38. Elle se situe dans la baie de Saint-Cyr-Sur-Mer, posée sur le sable à 40 mètres de profondeur. Il s’agit d’un avion datant de la seconde guerre mondiale.Omniblue_apnee_P38L’idée de me rendre sur cette épave en apnée et d’y rencontrer des plongeurs était présente dans mon esprit depuis un certain temps…Mais une telle sortie ne s’improvise pas. Nous devons penser à toute la logistique technique et mettre en place une gestion efficace de la sécurité.Omniblue_P38_01Fin novembre dernier, je venais de terminer un tournage avec un ami apnéiste, lorsque Joël Gallien, dirigeant du club Azur Plongée, me propose de réaliser ce projet !
Afin de rendre la chose plus intéressante (et technique), nous décidons de faire une rencontre entre les 3 disciplines « sous-marines » !Omniblue_P38_12Nous y sommes ! La rencontre entre un apnéiste, un plongeur recycleur (circuit fermé) et un plongeur « loisir » (Joël en circuit ouvert) se fera fin novembre 2014 !
L’intérêt de cette rencontre, en plus du fait qu’il s’agisse du P-38, est augmenté par la profondeur.
40 mètres est en effet une profondeur charnière pour les trois disciplines.
Pour le plongeur loisir, à circuit ouvert, cette profondeur constitue une zone limite, dans laquelle respirer de l’air peut provoquer une narcose (celle-ci peut apparaître dès 30 mètres). En outre, à cette profondeur, le plongeur doit rester vigilant sur sa consommation et sur la montée rapide du temps de palier…
Pour le plongeur tek, à circuit fermé, cette profondeur représente le début de l’aventure…La gestion de la PpO2 doit être précise et les mélanges gazeux s’optimisent en fonction de l’engagement. Tout le plaisir de la plongée tek est enrichi d’une planification précise et une gestion logistique efficace.
Et pour l’apnéiste, 40 mètres est le moment où « l’apnée profonde » commence.
En effet, à partir de 30 mètres la plupart des apnéistes commencent à rencontrer des problèmes d’égalisation car ils atteignent le volume résiduel des poumons. En gros, nous n’avons plus assez d’air dans les poumons et la compensation des oreilles devient difficile. Pour atteindre et dépasser cette profondeur il s’agira pour l’apnéiste de planifier un entrainement d’adaptation spécifique à la profondeur et d’appréhender de nouvelles techniques de compensation.
Pour cette rencontre et en considérant les contraintes spécifiques à chaque disciplines, nous avons conclu que je ferai 4 apnées maximum. Me concernant, les facteurs limitants sont le froid et l’accident de décompression, dit « le taravana », car il s’agit pour moi de faire une exploration du P38 avec peu de temps de récupération en surface puisque je serai attendu par les plongeurs (et joël aura une autonomie en air limitée)…
Le lendemain matin nous embarquons et mettons donc le cap sur le P38, GPS en main.Omniblue_P38_09Arrivé sur site, il s’agit d’être précis pour la mise en place du câble, afin que je me rende sur l’épave le plus efficacement possible. L’avion est en effet posé sur le sable au milieu de nulle part ! Toutefois, je fais entièrement confiance à l’équipe d’Azur Plongée ! Baliser une zone à 40 mètres est relativement facile pour elle ayant l’habitude d’organiser des plongées sur des sites à plus de 90 mètres de profondeur.Omniblue_P38_13Les recycleurs s’immergent en premier afin de préparer le câble et de permettre à Didier Sala, photographe, de trouver le meilleur angle de prise de vue.Omniblue_P38_11Après 15 minutes d’échauffement, je fais signe à Joël que je suis prêt et il va rejoindre les recycleurs à 40 mètres afin de les prévenir de mon arrivée…
3 minutes plus tard, me voici sur le P38 en apnée !!!! 🙂Omniblue_P38_02A chacune de mes remontées, que je prends soin d’effectuer le long du câble, Manu, apnéiste de sécurité, me rejoint à 15 mètres de profondeur et m’accompagne jusqu’en surface.
Tout se passe bien mais je sais dès la première apnée que je ne ferai pas 4 immersions car le froid commence à se faire sentir !
J’effectue la seconde apnée sans encombre.Omniblue_P38_03Lors de la troisième apnée, je fais signe aux plongeurs que ça sera la dernière et nous tournons une séquence vidéo… (qui paraîtra prochainement sur mon site internet et les réseaux sociaux !)Omniblue_P38_06Omniblue_P38_05Enfin, ce qui est bien avec les plongeurs tek, c’est qu’ils ont toujours un peu d’oxy sur eux !
Et nous avions prévu que je fasse un palier de sécu à 6 mètres avec un Nitrox bien enrichie en O2.
Mieux vaut prévenir que guérir !Omniblue_P38_08De retour sur le bateau, tout le monde est enchanté et nous refaisons le match avec Joël.Omniblue_P38_14Omniblue_P38_15Il va sans dire que cette expérience inoubliable sera renouvelée et dans les règles de l’art !
Avec un scénario plus solide et une mise en scène plus aboutie……
🙂
Je remercie mon partenaire principal basé à La Madrague de Saint-Cyr-sur-Mer, dans le VAR :partenaire-azur-plongeeA très bientôt sous l’eau !